Perte auditive : comment la réverbération nuit à la compréhension (et pourquoi la sonorisation n’arrange rien)

Impact de la réverbération sur les personnes malentendantes

Dans les salles où le temps de réverbération est trop élevé, les sons produits se prolongent avant de disparaitre. Ce phénomène provoque un chevauchement entre les syllabes, ce qui brouille la parole et réduit son intelligibilité, particulièrement pour les personnes souffrant de perte auditive.

Pourquoi la réverbération complique l’audition des malentendants

  • Perte de finesse fréquentielle : La presbyacousie et les pertes neurosensorielles élargissent les filtres cochléaires, réduisant la discrimination des fréquences sonores. La réverbération, en générant un bruit diffus, diminue la capacité à différencier clairement consonnes et voyelles.
  • Réduction de la dynamique auditive : Les aides auditives compressent les sons forts et amplifient les faibles. En milieu réverbérant, le cumul des réflexions augmente le niveau sonore global, réduisant les contrastes nécessaires à la compréhension.
  • Masquage temporel : Les réflexions tardives se superposent aux sons suivants, créant un flou qui gêne la perception claire des phonèmes.
  • Diminution des indices visuels : La lecture labiale et autres aides visuelles deviennent inefficaces quand l’orateur est éloigné et que le son est brouillé par les échos.

Les consonnes, principales victimes de la réverbération

Les consonnes plosives (t, d, b) et fricatives (s, f), riches en hautes fréquences, sont les plus affectées. La réverbération allonge et mélange ces sons courts, causant souvent des confusions majeures qui perturbent la compréhension globale.

Impact des pertes auditives sur les hautes fréquences

La presbyacousie réduit la perception des sons au-delà de 2000 à 4000 Hz, fréquence où se trouvent de nombreuses consonnes essentielles. En environnement réverbérant, cette difficulté est aggravée, ce qui accroît la fatigue auditive et cognitive.

Quand le temps de réverbération dépasse 1,2 à 1,5 secondes, la compréhension de la parole peut chuter jusqu’à 70 % chez les personnes malentendantes.

La sonorisation ne résout pas le problème, au contraire

Augmenter le volume ou multiplier les haut-parleurs amplifie également les réflexions acoustiques, rendant les échos plus gênants. La dispersion sonore accrue peut engendrer interférences et brouhaha, complexifiant encore la compréhension.

Seul un traitement acoustique adapté, en réduisant de manière ciblée  le temps de réverbération, peut restaurer une acoustique claire et accessible à tous, y compris aux personnes malentendantes.